Lycée Jacques Prevert

Lycée Enseignt General Et Technologique – Savenay

Pays de la Loire
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Jeudi 24 novembre, deux films documentaires ont été projetés en salle de conférence, dans le cadre du festival Alimenterre 2022.

Le premier film « Une terre sans abeilles« , aborde la problématique de la disparition des abeilles, partout dans le monde pour trois raisons planétaires :
l’utilisation massive des pesticides sur les cultures qui affaiblissent et désorientent les abeilles, en particulier, l’usage des néonicotinoïdes,
le varoa, parasite de l’abeille, qui fait d’autant plus de dommages que l’abeille est affaiblie par les pesticides,
le changement climatique, qui modifie les écosystèmes, entrainant moins de fleurs et donc moins de nourriture pour les abeilles mais aussi réduisant les points d’eau ou d’habitats pour les abeilles sauvages. Le changement climatique modifie aussi la saison de butinage des abeilles, les automne doux incitent les abeilles à continuer à butiner alors que la période de repos hivernal devrait se mettre en place et limiter l’impact et la pression des parasites pendant quelque temps.

Julien Orain, apiculteur sur Campbon et directeur de la Bioccop de Savenay, est venu discuter de ces questions et de ces enjeux avec trois classes : les 2nde4 de Mme Castel en SES, les 2nde3 de Mme Peschard et Mme Fabres en enseignement scientifique et les élèves de Terminale de spécialité SES de Mme Somchit. Lors de cette discussion, les élèves ont pu poser leurs questions sur la récolte du miel, le fonctionnement d’une ruche, la transhumance des abeilles, la mortalité des abeilles en France. Dernièrement, Julien Orain a par exemple perdu un grand nombre de ruche : seules 17 ruches sur 100 ayant résisté la dernière saison. Le métier d’apiculteur est très difficile lorsqu’il faut reconstituer son cheptel de ruches ou nourrir ses abeilles lors des épisodes de fortes chaleurs et de sécheresse qui ont eu lieu cet été, par exemple. Il ne s’agit plus de seulement collecter le miel des abeilles mais aussi de leur créer un écosystème viable, par la plantation d’arbres ou de plantes mellifères avec une floraison échelonnée afin d’assurer leur subsistance tout au long de la saison. Il est également possible d’emmener les ruches dans des zones de floraison des arbres (acacias par exemple).

Il est cependant possible d’agir, pour nous, citoyens et consommateurs, et les élèves ont été invités à trouver des solutions telles que celles proposées dans le livre du CDI « Sauvons les abeilles ! Les 10 actions pour (ré)agir !« . Les idées avancées sont :
Consommer responsable en privilégiant les aliments issus d’une agriculture qui n’utilise pas de pesticides (agriculture biologique),
Acheter du miel local pour soutenir les apiculteurs de sa région,
Fleurir son jardin ou sa ville par la plantation de prairies fleuries ou de plantes mellifères (plantes aromatiques, arbres et arbustes…) mais aussi, tout simplement, arrêter de tondre une partie de son jardin pour laisser pousser les herbes locales qui sont le mieux adaptées aux abeilles locales (action la plus facile et totalement gratuite !),
Favoriser la biodiversité de la faune et la flore dans son jardin ou sa ville,
Ne plus utiliser aucun produit de traitement des plantes, pesticides, insecticide, fongicide, glyphosate, etc, ni dans son jardin, ni dans la ville.

Différents documents du CDI permettront de poursuivre la réflexion sur ces enjeux.

Le deuxième film proposé aux élèves de 1ère Spécialité SES de Mme Somchit était le documentaire « Vert de rage. Engrais maudits« .
Ce film aborde la problématique des engrais phosphatés, produits au Maroc avec un fort impact sur les écosystèmes marocains mais aussi sur la santé des habitants. Ce problèmes de santé, la fluorose, est causée par la pollution de l’eau potable par un excès de Fluor provenant de l’exploitation des gisements de phosphore. Mais l’impact des engrais phosphatés est aussi très important en France, puisque ces engrais contiennent du Cadmium, métal lourd cancérigène qui s’accumule dans l’organisme des êtres humains qui consomment les pommes de terre et aliments qui ont poussé avec ces engrais.
L’enquête d’investigation du journaliste et des lanceurs d’alerte, au Maroc et en France a d’ailleurs permis d’avancer sur ces questions. Au Maroc, la présence de Fluor dans l’eau potable a été prouvée par des analyses scientifiques. En France, un laboratoire de toxicologie a montré la forte teneur en Cadmium dans les urines des populations Bretonnes. Cette enquête a permis la modification de la législation sur le Cadmium dans les denrées alimentaires en France et dans l’Union Européenne, en 2021. La teneur en cadmium dans les engrais est également limitée à 60 mg par Kg avec une volonté de faire baisser ce taux à 20 mg d’ici 12 ans.

Pour ce film, nous n’avons pas réussi à avoir un intervenant pour discuter avec les élèves, l’agriculteur de pommes de terre biologiques sollicité n’ayant pas pu donner suite à notre demande. Après un échange élèves / professeurs, les élèves ont été invités à réaliser des cartes mentales sur différents sujets : les avantages et inconvénients des engrais, le lien nord / sud sur ce sujet, que ferions nous en tant que ministre de l’agriculture… Découvrez ces cartes mentales ci-dessous :