Dans le cadre de la semaine de la presse et de l’opération « Renvoyé spécial » organisée par le CLEMI et la Maison des Journalistes de Paris, des élèves de première ont pu rencontrer Rodly Saintiné, journaliste haïtien réfugié politique en France.
Après une conférence d’une heure sur l’histoire et la situation économique et sécuritaire du pays, les 60 élèves de spécialité SES de Mme Castel et HGGSP de Mme Perrin ont pu poser leurs questions à Rodly Saintiné.
« Un journaliste en Haïti a une grande responsabilité. »
Haïti est le troisième pays le plus dangereux pour les journalistes après la Syrie et la Somalie. Chaque année, plusieurs journalistes sont assassinés ou victimes d’enlèvement par l’un des 200 gangs présents dans le pays. Pour avoir dénoncé la corruption dans son pays ou assisté à un assassinat dans son quartier de Cité-Soleil, Rodly Saintiné a dû fuir son pays lorsqu’un gang armé est venu chez lui. Il en a réchappé de justesse et son parcours d’exil a duré plusieurs mois.
« Un journaliste a même été assassiné dans un commissariat. »
Comment sont apparus les gangs à Haïti ? Comment un journaliste arrive-t-il à informer malgré l’insécurité ? La population arrive-t-elle à garder espoir ? Le retour à un régime démocratique est-il possible ? Quelle est la part de responsabilité de l’ONU et des pays occidentaux dans la situation dramatique d’Haïti ? Pourquoi ne parle-t-on pas plus d’Haïti dans les médias français ? Comment M. Saintiné parvient-il à joindre ses proches restés sur place ? Autant de questions que les élèves ont posées et auxquelles le journaliste a pu répondre. Les échanges ont été très riches et les élèves très intéressés.
« Un gang haïtien est composé de 20 à 30 hommes lourdement armés. »
Pour préparer la rencontre, les élèves avaient au préalable travaillé sur la presse, la politique éditoriale des journaux français, le journalisme de guerre, ou encore la liberté de la presse dans le monde à partir du site de Reporters Sans Frontières. Ce travail a été réalisé en cours de spécialité SES et HGGSP. Les élèves ont réalisé des affiches sous forme d’infographie sur la liberté de la presse dans plusieurs pays du monde, dont Haïti, qui est classé 99 sur 180 pays. Ces affiches sont visibles au CDI pendant la semaine de la presse. Les élèves avaient également visité la rédaction et les rotatives du journal Ouest-France à Rennes en février.
Nous souhaitons beaucoup de courage à Rodly Saintiné pour la suite de son parcours, en espérant qu’il pourra continuer d’exercer son métier de journaliste en France ou à Haïti et que la situation dans son pays va trouver une issue positive. Un grand merci à lui pour cette belle rencontre avec les élèves du lycée, ainsi qu’à la Maison de Journalistes de Paris pour ce partenariat.
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Rodly Saintiné a fondé l’école des médias, dans son pays, école aujourd’hui reconnue à l’internationale et depuis peu partenaire de l’ISFJ, Institut Supérieur de Formation au Journalisme.
https://www.ecoledesmediashaiti.com/
https://www.facebook.com/p/%C3%89cole-Des-M%C3%A9dias-Haiti-100050317345845/?_rdr
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Pour en savoir plus, vous pouvez lire ou visionner les documents suivants :
– Article de Ouest-France : https://www.ouest-france.fr/monde/haiti/haiti-jai-mis-en-scene-ma-propre-mort-pour-mechapper-confie-le-journaliste-rodly-saintine-7cd760a8-e07c-11ee-94a7-1385a6efe21e
– Le documentaire « Assistance mortelle » de Raoul Peck : https://boutique.arte.tv/detail/assistance_mortelle
